littéralité

littéralité [ literalite ] n. f.

• 1752; de littéral

♦ Stricte conformité (d'une interprétation, d'une traduction) à la lettre, au texte. Traducteur esclave de la littéralité.

● littéralité nom féminin Caractère de ce qui est littéral, strictement conforme au texte.

⇒LITTÉRALITÉ, subst. fém.

A. — Caractère de ce qui est littéral; conformité au mot à mot d'un texte. Quelques-unes des phrases fort hétérodoxes en politique, dont j'ai composé ses Tablettes, sont tirées de sa conversation avec une scrupuleuse littéralité (NODIER, J. Sbogar, 1818, p. 87).

B. — [Correspond à lettre II B] Caractère de ce qui ne respecte pas l'esprit d'un texte en accordant trop d'importance à la lettre. Il pressure le texte (...) : l'acteur veut tout dire et tout expliquer avec ses gestes, ses soupirs, ses clins d'œil et ses râles; à force de littéralité, il en arrive presque à tuer ce texte admirable (GREEN, Journal, 1947, p. 132).

Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1752 (Le P. LALLEMANT ds Trév.; v. aussi BRUNOT t. 6, p. 78). Dér. de littéral; suff. -(i)té.

littéralité [liteʀalite] n. f.

ÉTYM. 1752; de littéral.

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1 Stricte conformité (d'une interprétation, d'une traduction) à la lettre, au texte. || « Une scrupuleuse littéralité » (Nodier). — Péj. Négligence de l'« esprit » au profit de la lettre. || Traducteur qui est l'esclave de la littéralité (→ Harmonie, cit. 25). || Une littéralité grossière (→ Hiérophante, cit. 3).

1 (…) il est (le discours de Vergniaud) la loyale réclamation de l'honneur contre la littéralité perfide qui s'affermit dans la fausse conscience, pour tuer, exterminer l'esprit.

Michelet, Hist. de la Révolution franç., VI, IX.

2 Didact. Conformité aux signes, au symbole littéral (1.), à la forme même de l'écriture.

2 La forme la plus haute de l'expression artistique est du côté de la littéralité, c'est-à-dire en définitive d'une certaine algèbre : il faut que toute forme tende à l'abstraction, ce qui, on le sait, n'est nullement contraire à la sensualité.

R. Barthes, Mythologies, p. 169.

3 N'est-ce pas l'essence de l'écriture, l'écriture à l'état décanté et purifié que « forge » l'auteur ? Cette littérature a passé par la littéralité, épreuve purificatrice. D'elle on exige la rigueur. Elle simule la parole, mais la parole a disparu. Tout est écrit, dans un trajet linéaire. Les sens, le propre et le figuré, l'analogique et le caché ? Ils ont disparu. Tout est explicite.

Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 25.

Encyclopédie Universelle. 2012.